AHWK – Les amis du Hartmannswillerkopf

Le 28ème Bataillon de Chasseurs Alpins

Le 28ème Bataillon de Chasseurs Alpins

Les premiers au Hartmannsweilerkopf

Le détachement de la 1ère Compagnie du 28ème B.C.A. à l’Hartmannswillerkopf
Du 19 au 22 Janvier 1915
En Janvier 1915, le sommet de l’Hartmannsweilerkopf était occupé par un détachement français en Grande Garde. C’était au temps ou nous n’avions pas encore de ligne continue de tranchées.
Le 4 Janvier, deux Compagnies boches attaquent ce piton et sont repoussées. Le 9 Janvier, un Bataillon entier, donne sans plus de succès l’assaut de cette position tenue seulement par un détachement de la 1ère Cie du 28ème Bataillon. Le 19, les Allemands recommencent, mais avec 3 Bataillons (renseignement de prisonniers).
Le détachement de la 1ère Cie du 28ème est complètement cerné au sommet et réduit à ses seules ressources. Il n’y a pas de troupes
disponibles à proximité pour essayer de le dégager.
Les boches s’organisent, creusent dans la nuit des tranchées et posent du fil de fer pour rendre impossible aux renforts, que les Français amèneront sans doute, l’ approche du sommet, et préparent un nouvel assaut du piton, sur lequel résiste la poignée de braves.

Le Lieutenant Canavy, qui la commande, veut pouvoir soutenir un siège. Il fait la répartition des cartouches et des vivres, et constitue une maigre et ultime réserve en dépôt près de son abri. Il fait creuser des éléments de tranchées pour renforcer ses défenses, face à toutes les directions.
Le 20 au matin, l’ennemi qui a mis en batterie des Minenwerfer commence à bombarder le piton.
Les 13ème, 27ème, et 53ème Bataillons de chasseurs, appelés de la vallée, sont lancés à l’assaut ; mais ils se heurtent aux défenses accessoires boches en plein vois, et ne réussissent pas à dégager la Compagnie cernée. Celle-ci se défend énergiquement, on perçoit la fusillade qu’elle soutient.
Les 13ème, 27ème, et 53ème Bataillons subissent de lourdes pertes. Le 21 Janvier, nouvelle tentative pour dégager la 1ère Cie. Mais sans plus de succès.
Les boches ont repris le bombardement des défenseurs du piton. A travers le fracas de la bataille, on entend d’heurs en heure, l’héroïque clairon Mosnier qui sonne le refrain du Bataillon et la charge comme un suprême appel.
Une bombe a écrasé l’abri du Lieutenant Canavy qui a eu la tête emportée.
Une autre a détruit le dépôt de vivres et de munitions. L’ennemi réattaque et on brûle avec fièvre les dernières cartouches.
Enfin, le 22, ce qui reste de la compagnie, qui a perdu plus des deux tiers de son effectif, sans vivres, sans munitions, complètement épuisé, est fait prisonnier après trois jours et trois nuits d’une lutte épique.
L’ ennemi qui croyait avoir à faire à une forte garnison est tellement stupéfait de ne trouver à ce sommet tant disputé qu’une poignée d’hommes, que le Commandant des troupes allemandes ne peut s’empêcher de s’exclamer « vous êtes des braves ». En témoignage
d’admiration les Allemands laissent ses armes à la petite troupe, lui rendent les honneurs à son passage, et la fait défiler à Mulhouse, l’arme sur l’épaule droite (lettre écrite par un prisonnier).

Le monument du 28ème B.C.A au sommet du HWK

La plaque apposée au monument

Le Sous – Lieutenant CANAVY

Une figure imberbe ; de bonnes joues que la bise de l’hiver, à la Tête de Faux, rendait rouge comme une pomme ; un regard gai et confiant ; presque l’apparence d’un gosse ; au fond, une nature énergique et sérieuse, capable d’enthousiasme, mais aussi de réflexion et d’obstination héroïque dans l’accomplissement du devoir.
Il était entré en campagne le 10 Août comme Sous-Lieutenant de réserve à la tête d’une section, dans la belle compagnie de Chasseurs que commandait un autre héros : Regnault. Sous ce chef, qu’il aimait comme un père, il avait fait son apprentissage plus complet dans la guerre de mouvement d’alors, que dans la lutte de tranchées qui devait trop tôt lui succéder. Quand il y avait des reconnaissances à diriger aux environs de Lapoutroie et d’Orbey, c’est à lui qu’on les confiait de préférence, et il s’en tirait toujours à son honneur.
Il commença à donner sa mesure, lors de la prise des hauteurs du Violu, près du col de Sainte- Marie.
Le 31 Octobre, étant en réserve avec son peloton et apercevant une fraction de première ligne bousculée par une violente contre-attaque ennemie, il se jeta au secours de cette fraction, l’aida à refouler l’ennemie, et la ramena sur les positions momentanément évacuées.

Photo : A gauche, M.Hans Killian qui commandait le tir des Minenwerfers le 22 Janvier 1915 et ancien membre de notre association. A droite, M. André Pernaton ancien du 28ème B.C.A. et ancien membre de notre association. M.Pernaton a fait partie du détachement qui occupait le sommet du HWK en 1915. Blessé, il a été fait prisonnier le 22 Janvier. Photo prise le 20 Juin 1970 à l’endroit ou se trouvait le Minenwerfer au pied de l’Aussichtsfelsen.

Le lendemain, se trouvant à son tour en première ligne, à l’une des extrémités de la position conquise, sur une croupe boisée, dont l’ennemi continuait à occuper une partie, il tint ferme contre des troupes très supérieures en nombre, et mérita d’être cité à l’ordre du 34ème Corps d’Armée, avec la mention suivante :
« A fait preuve de la plus grande énergie au cours de la contre-attaque prononcée le 1er Novembre 1914, au col de la Grande Cude, contre la gauche du détachement. L’a arrêtée net avec sa seule section. »
Cité à l’ordre de la 132ème Brigade, pour sa belle conduite à la tête de Faux, le 2 Décembre 1914, Canavy prit part ensuite avec son bataillon, aux glorieux combats de l’Hartmannsweilerkopf.
Le 4 Janvier 1915, le sommet de l’Hartmannsweilerkopf n’était encore occupé que par une demi- section, qui fut entourée par une forte reconnaissance ennemie. Canavy fut envoyé à la tête d’un peloton pour dégager la petite troupe de chasseurs qui résistait vaillamment ; le revolver à la main, il charge l’ennemi, qui avait déjà réussi à creuser des tranchées autour du piton investi, et il le met en fuite.
La défense de l’Hartmannsweilerkopf lui fut alors confier. Le 9 Janvier, l’ennemi revint en nombre, bombarda violemment la position, puis lança un bataillon à l’attaque. Renforcé à temps par un 2ème peloton, Canavy repoussa tous les assauts et obligea les agresseurs à se retirer avec de lourdes pertes.
Proposé pour la Légion d’Honneur et maintenu à son poste de confiance avec le commandement provisoire de toute sa compagnie, le Sous- Lieutenant Canavy devait attacher son souvenir au sublime sacrifice de cette troupe d’élite. Attaqué le 19 Janvier par deux bataillons et complètement isolé de la ligne française, il compléta rapidement sa ligne de défense et soutint le siège.
Les vivres et les munitions furent soigneusement répartis et une partie fut gardée en réserve, près du poste de commandement, pour parer à l’imprévu. L’eau manquait. Le 20, l’ennemi attaqua de nouveau et fut arrêté à 30 mètres des tranchées. Le 21, commença un bombardement par de plus gros projectiles qui, dans ces rochers, sur un espace restreint, produisit des effets terribles. Dans leurs retranchements bouleversés, les chasseurs tenaient encore, quand une bombe écrasa le poste de commandement et le réduit à munitions, tuant celui qui était l’âme de la résistance et anéantissant les dernières ressources des survivants.
Le petit Sous- Lieutenant imberbe, l’enfant chéri de la première du 28 était mort comme les héros de Sidi-Brahim.
Source : Archives S.H.D.Vincennes, GD/GW
NB : Textes sans aucune modification !
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