Incendie de la Ferme-Auberge du Kohlschlag

Incendie de la Ferme-Auberge du Kohlschlag

Vue sur la ferme avec à droite, le col Amic (2010)

En ce mois d’octobre 1914, la ferme-auberge du Kohlschlag, sur le versant Est du Col Amic, à l’époque Kohlschlag ou Goldbachsattel, Col du Kohlschlag, ou de Goldbach, s’était trouvée l’écart des agitations guerrières qui s’étaient déroulées dans la plaine.
Le bétail broutait les dernières herbes du pâturage entre le Sudelkopf et le Freundstein et le gérant fermier se préparait à l’hivernage avec sa famille.
Toutes les nuits cependant, des patrouilles allemandes montaient de leur cantonnement à Wuenheim pour effectuer des reconnaissances vers Goldbach et Ostein occupés par les Français. Elles passèrent généralement la nuit à la ferme et profitèrent de l’occasion pour passer agréablement la soirée, poussant de temps à autre « ein Lied » qui résonnait joyeux ou mélancolique dans la nuit montagnarde.
De leur côté, les patrouilles françaises montant de Goldbach s’aventurèrent jusqu’à Thierenbach et Wuenheim, guidés très souvent par
des jeunes de Goldbach. Un ancien habitant de cette localité qui fut évacuée le 27 janvier 1915, nous a raconté sa participation à ces entreprises qui aiguisaient leur virilité d’adolescent en même temps que leurs sentiments patriotiques.
Ainsi au soir du 14 octobre 1914, une patrouille française s’était retranchée derrière le mur en pierres sèches qui marque la limite
communale entre Goldbach et Soultz au droit du Col Amic.
Décidés à empêcher, sans trop de risques, le découcher des fantassins allemands à la ferme de Kohlschlag, le chef de patrouille demande à ses jeunes accompagnateurs d’aller mettre le feu.
Ce ne fut pas une opération bien difficile, la paille et le foin alimentant généreusement les foyers allumés sous la grange. Très vite les flammes jaillirent dans le ciel des Vosges, un immense brasier éclaira la nuit et provoqua un spectacle quasi dantesque auquel assista, du haut de la crête, la patrouille française visiblement satisfaite.
Personne ne put intervenir efficacement et la ferme brûla de fond en comble. Seul le bétail et quelques meubles de l’auberge purent être sauvés des flammes par les occupants sinistres qui descendirent dans la plaine.

Ainsi la ferme du Kohlschlag fut la première victime avant toutes les autres installées dans le massif.
La ferme du Ballon, la Glashütte, les fermes du Sudel, Firstacker, Gerstakter, Molkenrain et Freundstein furent défoncées par
la suite par l’artillerie française ou allemande, parfois les deux.
Dans les années 30, le Souvenir Français a érigé au droit de la route, une stèle en mémoire du Capitaine Amic tombé à l’Hartmann et dont le nom avait été donné à un camp aménagé sur la pente ouest du col, près du Freundstein.
Ainsi, l’appellation Col Amic s’est-elle substituée à la dénomination d’origine.

La stèle du Capitaine Amic au Col Amic (2010)

Bulletin de Liaison des Amis du HWK no.17
Photos G. Wagner

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