Il s’en est même tellement passées que j’ai eu du mal à suivre et… c’est pas fini.
Comme nous l’avons annoncé dans un article précédent, l’association Oxygène68 a organisé un trail sur les versants de la Montagne (partie sommitale interdite pour cause de travaux), le 5 avril et pour ceux qui veulent en savoir plus, se reporter à leur site (www.oxygene68.blogspot.com).
Tout ce qu’on peut vous dire, c’est qu’il y avait foule et que le circuit a fait sensation, en particulier le passage dans le souterrain du Unterer Rehfelsen, éclairé pour l’occasion.
Nous n’y étions pas car, hasard du calendrier, c’était également le jour de notre chantier interne d’ouverture. Comme nous avions déjà bien « déblayé » le versant Est, c’est tout naturellement sur le versant Nord que se sont portés nos efforts.
Une journaliste américaine, Susie WOODHAMS, a partagé la journée avec nous pour apprendre à mieux connaitre l’association avant d’en parler dans son article dans le « The Boston Globe »
Les sentiers ont besoin d’être rafraîchis,
Mais les travaux avaient eu un autre coup de fouet bien avant. En effet, du 10 au 14 mars, nous avons eu un renfort très apprécié de l’EPIDE (Établissement Public d’Insertion de la Défense) de Belfort. Ces jeunes accidentés de la vie ont, par une démarche volontaire, choisi de se reprendre en main et, accompagnés par des cadres compétents dans une structure adaptée, de se remettre le pied à l’étrier eux-même, par le travail sous toutes ses formes. L’encadrement interne a également été assuré en permanence grâce à la disponibilité de Marilyne, Hervé, et surtout Philippe, qui assure en permanence avec son vieux Toyota.
Partant du monument des Chasseurs Allemands, ils ont attaqué le sentier dit du « Zündmittelraum » qui, au fil du temps, était devenu le tronçon le plus dangereux sur ce versant. La tâche n’était pas aisée et il aura fallu beaucoup de courage et de persévérance pour mener l’opération à bien.
Ni les arbres couchés avec les racines à l’air,
ni les rochers qui barraient le sentier n’ont résisté.
Après avoir sécurisé le passage étroit du poste de tir,
c’est au tour du sentier dans le pierrier à refaire peau neuve.
Finalement, c’est le morceau qui démarre au deuxième pierrier et qui arrive sur les Caserne qui a bénéficié d’un curetage bien nécessaire.
La veille du départ, une cérémonie de baptême de la promotion s’est déroulée à Uffholtz, suivie d’un repas en commun.
Le dernier jour a été consacré au dégagement des vestiges au-dessus de la courbe 6.
Bilan très positif donc pour ces jeunes, mais également pour le site qui a gagné en attrait touristique et en sécurité. Merci à tous.
Et puis il y a eu le groupe Maillet, du 28 avril au 3 mai.
3 mai qui était également notre jour de chantier interne du mois de Marie.
Le groupe Maillet est une joyeuse équipe de retraités de « l’intérieur » qui a décidé, lors d’une visite l’an passé, qu’il leur semblait utile de soutenir le travail de l’association « parce qu’on leur doit bien çà, à nos poilus ».
Possédant tous une bonne connaissance des travaux de la terre, du bois et de la maçonnerie, il a été décidé de les atteler à la restauration de la Tranchée Électrique en partant du belvédère de la Pointe Superbe.
Ce tronçon, empruntant des sentiers balisés déjà existants, fera partie du circuit des deux lignes (tracé à paraître dans le prochain numéro de « Passion Vosges », consacré à des itinéraires en relation avec la première guerre mondiale) et il reste quelques travaux de remise en état à effectuer.
Le premier mai a été mis à profit pour une visite au Linge et au musée de la Poche de Colmar, le tout entrecoupé d’une halte gastronomique à Katzental.
Le dernier jour, tandis qu’une partie s’est greffée sur notre chantier interne du mois, au grand bonheur de Francis qui a enfin pu nettoyer à fond le cimetière des Uhlans,
l’autre partie s’est lancée sur les sentiers avec Claude, en vue de repérer les futurs chantiers car, c’est décidé, ils reviendront.
Les membres de l’association ont quant à eux, consacré la journée à la préparation de l’exposition de la Société d’histoire de Cernay pour les uns, tandis que d’autres ont repris les marches du Bohrstollen et la Feste Scheufele,
ainsi qu’un autre poste un peu excentré de la Suisse Lippique.
Une troisième équipe s’est attaquée à la fontaine Badénia, à l’entrée du Goldbach, qui a été fortement endommagée par les débardeurs cet hiver.
Sans oublier le binôme de baliseurs, Jean-Paul et Nicole, qui a mis ou remis en place un certain nombre de panneaux sur tout le versant.
Mais ce ne sont là que les chantiers bien calés dans le calendrier et, comme je vous l’ai annoncé dans le titre, il s’est passé beaucoup de choses tout au long de cette période de silence sur le site.
Il y a la famille Capon, (le père, la mère, la fille et le petit-fils) qui constituent à eux seuls une mini association de travailleurs au sein des AHWK. La position de retraité des uns et les horaires décalés des autres permettant de nombreux créneaux mis à profit pour faire avancer l’immense chantier qui est le nôtre.
Entretien de sentiers, dégagement de vestiges ou de leur accès, remise en peinture des inscriptions sont autant de petit chantiers qui s’inscrivent parfaitement dans le schéma général et qui nous délestent des petits chantiers isolés, très gourmands en heures de travail.
Mais ils ne sont pas les seuls à s’investir en dilettantes grâce aux horaires décalés.
Notre ami Christophe Beck est lui un grand travailleur aussi discret que solitaire qui, depuis longtemps déjà, s’est attelé à la restauration des nombreuses inscriptions disséminées sur le terrain et dont une grande partie est rarement vue par les randonneurs habituels, car situées hors des sentiers battus. Ils n’en font pas moins partie de notre patrimoine franco-allemand et se doivent donc d’être préservés au même titre que les gros ouvrages situés sur le chemin des touristes.
Mais il ne se contente pas seulement de les restaurer, il en profite également pour les répertorier et les photographier, ce qui permet non seulement de les archiver pour la postérité, mais également de suivre les dégradations dues au temps, parfois, mais le plus souvent à la bêtise humaine.
N’oublions pas l’infatigable équipe de baliseurs qui, tout au long de l’année et dans la plus grande discrétion également, ne compte pas ses heures (sauf pour le compte-rendu annuel au Club Vosgien) pour entretenir les sentier et leur balisage, pour la plus grande satisfaction des randonneurs qui, parfois, ne manquent pas de nous faire remarquer la qualité de notre travail « vos sentiers, c’est Versailles » nous a dit un visiteur de la Région Parisienne.
Et pour finir, ceux qui ont l’habitude de se promener du côté du Hirtzenstein auront certainement suivi l’évolution des travaux autour et sur le rocher.
Le sentier botanique est loin d’être remis à niveau, mais les choses vont bon train et la réouverture en 2015 sera effective. Là aussi, investissement intense de la famille Capon et de l’équipe de baliseurs, parfois renforcée d’Amis disponibles en semaine.
Un grand merci à eux tous. Et si vous aussi vous pensez qu’ils méritent d’être remerciés pour leur travail et leur disponibilité, n’hésitez pas à le dire et le faire savoir en laissant un petit commentaire d’encouragement.
Autre évènement marquant de ces dernières semaines, la présence d’une délégation de l’association au vernissage de l’exposition itinérante du photographe anglais Michael St Maur Sheil, intitulée Fields of Battle – Lands of Peace 14-18 (www.fieldsofbattle1418.org, www.westernfrontphotography.com) le jeudi 03 avril dernier. Dans son allocution de bienvenue, M. Sheil a souhaité tout particulièrement la bienvenue à Louis Scheromm et souligné son aide précieuse lors des différentes visites des champs de batailles (HWK et environs immédiats), aide sans laquelle, nombre de photos n’auraient pas vu le jour.
Preuve est faite, une fois de plus, que notre action ne doit pas se résumer au maniement de la pelle et de la pioche, mais s’ouvrir également vers l’extérieur et sur une bonne connaissance du terrain et de son histoire.